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Psychobiologie :quand le corps pense, quand l’esprit digère

Dernière mise à jour : il y a 6 jours




« Le corps est la première scène sur laquelle l’esprit prend forme. »— Antonio Damasio

Psychobiologie : quand le corps pense, quand l’esprit digère

Tronc commun – Intention, posture et cadre

Intention générale

Cette formation explore le lien entre physiologie et psychologie, à la croisée des sciences du vivant, des neurosciences et de la psychodynamique. Elle s’appuie sur des découvertes récentes en neurobiologie, microbiologie, neuroendocrinologie et psychologie somatique pour mieux comprendre comment le corps influence nos pensées, nos humeurs, nos décisions.

Posture proposée

Penser avec le corps : écouter les signaux internes, observer leur impact sur l’esprit.

Observer avec rigueur : distinguer faits scientifiques, expériences subjectives, modèles d’interprétation.

Intégrer : chaque mois, une expérience pratique, une lecture scientifique, une réflexion personnelle.

Domaines mobilisés

Neurobiologie : systèmes nerveux central et entérique, plasticité, circuits émotionnels.

Psychoneuroendocrinologie : interaction hormones/stress/émotions.

Microbiologie : microbiote intestinal, axe intestin-cerveau.

Psychologie somatique et cognitive : perception corporelle, régulation, mémoire implicite.

Références scientifiques principales

Antonio Damasio (L’Erreur de Descartes, Le Sentiment de soi) — lien entre émotions, corps et conscience.

Catherine Belzung — neurosciences affectives, bases neurobiologiques des troubles.

Bessel van der Kolk (Le Corps n’oublie rien) — trauma, mémoire corporelle.

Emeran Mayer (The Mind-Gut Connection) — microbiote, intestin et cerveau.

Candace Pert (Molecules of Emotion) — neuropeptides et émotion.

Stephen Porges — théorie polyvagale, régulation autonome.

Stanislas Dehaene, Frédéric Dardel, Jean-Didier Vincent — vulgarisation rigoureuse.

Valeurs fondatrices

Intégrité scientifique : chaque concept est soutenu par des travaux validés.

Transversalité : mise en relation de disciplines souvent cloisonnées.

Écoute incarnée : exploration de ses propres sensations corporelles.

Réconciliation : du savoir et du ressenti, du rationnel et du vécu.

Déroulé mensuel type

1 journée d’exploration autonome (lectures, expérimentations, observation du corps)

Travail hebdomadaire régulier :

Une lecture ou podcast scientifique ciblé

Un exercice corporel ou introspectif

Un écrit personnel (journal de sensation, synthèse réflexive…)

Objectifs transversaux

Comprendre les interconnexions entre systèmes biologiques et vécus émotionnels.

Développer une hygiène de conscience corporelle : écouter sans interpréter trop vite.

Reconnaître les signaux de régulation ou de surcharge de son organisme.

Intégrer la science comme appui à l’intuition, pas en opposition.

——————

Tu as tout à fait raison : le sujet est dense, fondateur, et mérite un traitement plus rigoureux et approfondi. Je vais donc développer ce Module 1 de manière complète, en trois parties structurées :

Bases neurobiologiques du système nerveux autonome

Théorie polyvagale et implications psychocorporelles

Applications cliniques, introspectives et éducatives

Conçue pour 1 journée d’exploration + 1 à 2 h/semaine sur 4 semaines.

MODULE 1 — Le système nerveux autonome et ses langages

PARTIE I — Fondements biologiques du SNA

1.1. Anatomie fonctionnelle

Le système nerveux autonome (SNA) est une composante du système nerveux périphérique. Il régule les fonctions vitales inconscientes (rythme cardiaque, digestion, respiration, température, etc.).

Il est classiquement divisé en deux branches :

Système sympathique (SNS) : mobilisation, vigilance, réponse de stress.

Système parasympathique (SNP) : ralentissement, réparation, digestion.

Ces deux branches sont complémentaires, pas opposées. Leur équilibre dynamique — appelé tonus vagal — conditionne notre adaptabilité biologique et émotionnelle.

1.2. Neurotransmetteurs impliqués

SNS : noradrénaline (mobilisation), adrénaline (alerte rapide).

SNP : acétylcholine (ralentissement, retour à l’homéostasie).

Le nerf vague (ou nerf X) est le principal acteur du SNP. Il innerve le cœur, les poumons, le foie, les intestins, etc.

PARTIE II — Théorie polyvagale et science du ressenti

2.1. Stephen Porges et la théorie polyvagale

La théorie polyvagale (Porges, 1994–2021) propose une vision actualisée du SNP :

Elle distingue deux branches vagales :

Vague ventrale (myélinée) : associée à la sécurité, l’ouverture, la socialisation.

Vague dorsale (non myélinée) : associée à la fermeture, la dissociation, la survie passive.

2.2. Les trois grands états physiologiques

2.3. La neuroception

« La neuroception est la capacité inconsciente à détecter la sécurité, le danger ou la menace de mort. » — S. Porges

Avant toute pensée consciente, le système nerveux évalue l’environnement.

→ Si la neuroception perçoit un danger (même subtil), le corps se prépare : tension musculaire, modification du rythme cardiaque, altération de la digestion.

PARTIE III — Applications cliniques, introspectives et éducatives

3.1. Implications psychologiques

Les états du SNA influencent :

Les émotions : ce que l’on ressent est filtré par l’état physiologique de base.

Les cognitions : l’accès à la pensée claire diminue sous stress chronique.

Les comportements relationnels : un corps sous stress devient défensif, même sans hostilité consciente.

3.2. Régulation autonome

Une régulation saine du SNA permet de :

Revenir à l’état de sécurité sans forcer.

Accueillir des vagues de stress sans en faire un danger chronique.

Identifier les signaux d’alerte corporels précoces.

3.3. Rôle dans les troubles psychosomatiques et émotionnels

De nombreux troubles (anxiété, dépression, TSPT, fatigue chronique) sont associés à une dysrégulation du SNA.

Référence : The Body Keeps the Score, Bessel van der Kolk — étude de la mémoire traumatique et de la réponse vagale dorsale.

Explorations personnelles et pratiques

Pratique 1 : Journal de régulation autonome

Chaque jour, note :

Ton état physique (respiration, tension, énergie)

Ton état émotionnel

Ton attitude relationnelle (ouverture, retrait, vigilance)

Hypothèse : quelle branche du SNA est dominante aujourd’hui ?

Pratique 2 : Respiration consciente (3–6–9)

3 secondes d’inspiration,

6 secondes de pause,

9 secondes d’expiration.

→ Active la branche parasympathique ventrale.

Pratique 3 : Auto-contact polyvagal

Place une main sur ta poitrine, l’autre sur le ventre.

Respire lentement, en imaginant un lien entre le cœur et le diaphragme.

Observe la régulation : chaleur ? détente ? clarté mentale ?

Travail hebdomadaire (1 à 2h)

Semaine 1

Lecture : Chapitres choisis de The Polyvagal Theory (Stephen Porges) ou résumé détaillé.

Semaine 2

Observation de ton état dans trois contextes :

Rencontre agréable

Tâche stressante

Moment de solitude→ Identifie la branche activée. Note les signes corporels.

Semaine 3

Expérimentation de régulation

Choisis une technique (respiration, balancement, musique douce, contact avec un animal…)

→ Note : effet sur ton rythme cardiaque, ta pensée, ta disponibilité.

Semaine 4

Écriture réflexive :

« Ce que j’ai découvert sur mes états corporels invisibles »

Décris comment ton corps parle — même quand tu ne l’écoutes pas encore.

Objectifs d’intégration

Comprendre l’anatomie et la physiologie du SNA.

Reconnaître les langages corporels des différents états autonomes.

Expérimenter des techniques simples de régulation et de recentrage.

Développer une conscience incarnée du lien entre physiologie et psychologie.

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MODULE 2 — Microbiote, émotions et mémoire cellulaire

PARTIE I — Le microbiote intestinal comme organe neuroactif

1.1. Qu’est-ce que le microbiote ?

Le microbiote intestinal désigne l’ensemble des micro-organismes vivant dans notre tube digestif : bactéries, virus, champignons, archées…

On estime qu’un individu abrite environ 100 000 milliards de micro-organismes, soit plus que le nombre de cellules humaines.

Référence : MetaHIT project (Human Intestinal Tract) – consortium européen – 2010

Mise en évidence : chaque humain possède une “signature bactérienne” unique.

1.2. Le microbiote comme organe

Il est aujourd’hui considéré comme un véritable organe à part entière, pesant environ 2 kg.

Il intervient dans :

La digestion des fibres et la production de vitamines (B, K)

La modulation du système immunitaire

La régulation des processus inflammatoires

La synthèse de neurotransmetteurs (sérotonine, dopamine, GABA…)

Référence clé : Emeran Mayer, The Mind-Gut Connection

« Le cerveau abdominal joue un rôle actif dans la santé mentale. »

PARTIE II — Axe intestin-cerveau : une voie bidirectionnelle

2.1. Le système nerveux entérique

Surnommé le “deuxième cerveau”, il comprend environ 500 millions de neurones.

Il est autonome mais relié au cerveau via :

Le nerf vague

Le système immunitaire

Les métabolites produits par les bactéries

2.2. Le rôle du nerf vague

Il transmet des informations ascendantes (intestin → cerveau) dans 80% des fibres.

Les messages “descendants” (cerveau → intestin) régulent, eux, les sécrétions, la motilité, la réponse inflammatoire.

2.3. Conséquences psychologiques

Des altérations du microbiote sont associées à :

L’anxiété chronique

Les troubles dépressifs

Le stress post-traumatique

L’autisme (corrélation, non causalité)

Référence : John Cryan & Ted Dinan, Psychobiotics: Bacteria for Your Brain? (2012)

Mise en évidence des effets anxiolytiques et antidépresseurs de certaines souches probiotiques.

PARTIE III — Mémoire corporelle et plasticité cellulaire

3.1. La mémoire cellulaire

Le corps garde la trace des expériences vécues à travers des modifications épigénétiques, des niveaux d’inflammation, et des habitudes de signalisation neuronale.

Le stress chronique modifie l’environnement cellulaire :

Altération de la flore

Dysbiose (déséquilibre microbien)

Hyperperméabilité intestinale

Référence : The Body Keeps the Score, Bessel van der Kolk

3.2. Plasticité et réparation

Le microbiote se remodèle en permanence : alimentation, stress, contact social, activité physique…

De même, l’intestin peut se réparer (muqueuse), et les circuits neuronaux se réorganiser (plasticité cérébrale).

Référence : Michael Gershon, The Second Brain

« L’intestin possède une forme d’intelligence autonome, sensible à nos états internes. »

3.3. L’intuition digestive

Les signaux corporels provenant du système digestif (ballonnements, crispation, faim émotionnelle…) sont souvent des signaux d’alerte émotionnelle.

Écouter son ventre peut précéder l’analyse rationnelle.

Explorations personnelles et pratiques

1. Journal d’intestin émotionnel

Pendant deux semaines :

Note ton état digestif (sensation de faim, ballonnement, régularité, inconfort)

Note ton état émotionnel

Note ton contexte (alimentation, relation, lieu)→ Observe les corrélations.

2. Rituel de dialogue ventre-esprit

Chaque soir, assis calmement, pose mentalement la question à ton ventre :

« Qu’est-ce que tu ressens aujourd’hui ? »

Note sans juger. Observe si des images ou souvenirs émergent.

3. Hygiène du microbiote

Teste une modification douce pendant 10 jours :

Réduction du sucre raffiné

Augmentation des fibres végétales (prébiotiques)

Introduction de yaourts ou kéfir (probiotiques)→ Observe les effets somatiques et émotionnels.

Travail hebdomadaire (1 à 2 h)

Semaine 1

Lecture courte : résumé ou extrait de The Mind-Gut Connection (Mayer)

Semaine 2

Observation : Identifie 3 moments où tu “ressens quelque chose dans le ventre”.

→ Que te dit ce ressenti ? Est-il en lien avec ton émotion ? Ton contexte relationnel ?

Semaine 3

Expérience : Applique une micro-intervention (respiration, massage abdominal, mouvement doux) dans un moment d’inconfort digestif.

→ Note les effets psychiques.

Semaine 4

Écriture réflexive :

« Ce que je crois savoir de mon ventre… et ce que je découvre »

Objectifs d’intégration

Comprendre le fonctionnement neurochimique du microbiote et son influence sur la vie psychique.

Développer une écoute fine des signaux viscéraux.

Expérimenter des pratiques de régulation par l’intestin.

Faire de l’axe intestin-cerveau un levier de clarté intérieure et de santé.

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MODULE 3 — Homéostasie et résilience : l’art des équilibres vivants

PARTIE I — L’homéostasie : principe organisateur du vivant

1.1. Définition biologique

L’homéostasie est la capacité du corps à maintenir un état d’équilibre interne stable, malgré les variations externes.

Elle concerne la température, le pH, la glycémie, la pression artérielle, le niveau d’oxygène, etc.

Claude Bernard, physiologiste fondateur :

« La fixité du milieu intérieur est la condition de la vie libre. »

1.2. Mécanismes régulateurs

Boucles de rétroaction négative : correction automatique dès qu’un seuil est dépassé.Ex : si la température augmente → sueur → refroidissement.

Ces boucles concernent aussi les émotions : la peur appelle le réconfort, la tristesse cherche le contact, etc.

1.3. L’homéostasie émotionnelle

Les émotions sont des signaux de déséquilibre temporaire.

Elles apparaissent quand un besoin est non comblé (sécurité, reconnaissance, liberté…).

Le système nerveux et endocrinien coopèrent pour rééquilibrer le corps et le psychisme.

Lisa Feldman Barrett, neuroscientifique :

« Les émotions ne sont pas des réactions, mais des constructions actives liées à notre régulation corporelle. »

PARTIE II — Résilience : adaptation active et transformation

2.1. De l’homéostasie à l’allostasie

L’allostasie est la capacité de changer de point d’équilibre selon les exigences.

Exemple : face à un stress chronique, l’organisme s’adapte… mais au prix d’une usure (fatigue, troubles inflammatoires, troubles cognitifs).

McEwen & Wingfield, 2003 : introduction du concept de charge allostatique — coût physiologique de l’adaptation.

2.2. Résilience biologique

Un organisme résilient :

détecte vite les déséquilibres

s’ajuste sans s’épuiser

revient à l’équilibre de manière souple et durable

Facteurs qui favorisent la résilience :

diversité du microbiote

sommeil réparateur

régulation autonome (tonus vagal)

lien social et sécurité affective

2.3. Résilience psychique

La résilience n’est pas la résistance, mais l’intégration des expériences stressantes, avec :

compréhension du vécu

reconstruction du sens

enracinement corporel

Boris Cyrulnik :

« La résilience, c’est l’art de naviguer dans les torrents. »

PARTIE III — Homéostasie appliquée à la vie quotidienne

3.1. Lire les signaux de rupture d’équilibre

Fatigue chronique = surcharge non résolue

Irritabilité = surcharge du système sympathique

Troubles digestifs = réponse intestin-cerveau en alerte

Isolement = stratégie vagale dorsale de protection

3.2. Micro-pratiques de régulation

Boire de l’eau régulièrement (équilibre cellulaire)

Marcher 10 min dehors (réalignement rythmique)

Toucher apaisant (libération d’ocytocine)

Nommer ce que l’on ressent (activation du cortex préfrontal)

3.3. Écouter le corps comme baromètre

Le corps est souvent plus rapide que le mental pour signaler une rupture d’équilibre.

Lui faire confiance n’est pas se soumettre, c’est apprendre à décoder ses langages.

Explorations personnelles et pratiques

1. Cartographie de tes équilibres

Choisis 3 domaines : sommeil, relation, digestion.

→ Note chaque jour : équilibre / déséquilibre, ressenti, ajustements spontanés.

2. Journal des signaux faibles

Pendant une semaine, relève :

les micro-signaux d’agitation ou de calme dans ton corps

les moments où tu sens une rupture subtile d’équilibre

→ Note ce que tu as fait, ou pu faire, pour répondre à ce signal.

3. Rituel d’auto-régulation

Chaque matin ou soir, accorde-toi 5 minutes pour :

scanner ton état général

poser une intention d’équilibre

faire un geste ou respiration symbolique de régulation

Travail hebdomadaire (1 à 2 h)

Semaine 1

Lecture : extraits de How Emotions Are Made – Lisa Feldman Barrett, ou résumé à fournir

Semaine 2

Observation : identifie 3 situations où tu as senti ton corps s’auto-réguler (par un bâillement, une respiration, un retrait, un besoin d’étirement…)

Semaine 3

Expérience : applique une micro-pratique d’homéostasie (respiration, eau, calme, contact) au bon moment.

→ Note les effets immédiats et différés.

Semaine 4

Écriture réflexive :

« Mon corps, cet expert en rééquilibrage silencieux »

Objectifs d’intégration

Comprendre les mécanismes biologiques et émotionnels de l’homéostasie

Développer une lecture fine des déséquilibres personnels

Cultiver une résilience active, corporelle et psychique

Reconnaitre le corps comme partenaire d’ajustement, et non comme obstacle à surmonter

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MODULE 4 — Intelligence corporelle et décisions : penser avec le corps

PARTIE I — L’intelligence corporelle : une réalité scientifique

1.1. Définition

L’intelligence corporelle désigne la capacité à percevoir, traiter et intégrer des informations internes (sensations, rythmes, émotions), et à s’en servir pour ajuster ses comportements, décisions et interactions.

Elle repose sur :

L’interoception : perception des états internes du corps

La proprioception : perception du corps en mouvement

L’intuition viscérale : traitement inconscient des signaux physiologiques

Référence : Interoception: the hidden sense – Bud Craig, neuroscientifique

1.2. Bases neurobiologiques

L’insula antérieure est une zone clé du cerveau pour l’intégration des signaux corporels.

Cette zone est activée quand tu ressens la faim, l’envie d’uriner, une émotion, ou un changement de rythme cardiaque.

Elle joue un rôle central dans la prise de décision affective.

Antonio Damasio, L’erreur de Descartes :

« Le corps est la première scène sur laquelle l’esprit prend forme. »

PARTIE II — Corps, émotions et décisions

2.1. Les émotions comme processus décisionnels

Les émotions ne sont pas des “bruits” dans la pensée : elles contiennent de l’information.

Elles orientent l’attention, anticipent les conséquences, signalent une incongruence.

Exemple :

Inconfort physique diffus → mauvaise décision en train de se prendre ?

Dilatation thoracique + détente → signal de sécurité dans un choix ?

2.2. Marqueurs somatiques

Concept développé par Damasio : le corps génère des réactions émotionnelles spécifiques à chaque scénario envisagé.

Ces réactions, souvent inconscientes, influencent la prise de décision avant la réflexion logique.

Une bonne décision est souvent celle qui “se sent juste” avant d’être formulée rationnellement.

2.3. Quand le corps se trompe

L’intelligence corporelle n’est pas infaillible :

En contexte traumatique : le corps peut signaler du danger là où il n’y en a plus.

En stress chronique : les signaux sont biaisés, amplifiés ou inhibés.

→ Le travail consiste à réentraîner le système à lire le réel, sans ignorer les cicatrices du passé.

PARTIE III — Écouter le corps dans les choix de vie

3.1. Le corps comme boussole existentielle

Fatigue chronique = choix non aligné

Tension musculaire répétée = lieu de désaccord intérieur

Enthousiasme corporel = alignement, cohérence

3.2. Affiner sa lecture

Développer une conscience fine de son corps :

Avant une décision importante : observer le ressenti corporel immédiat

Face à deux options : écouter où le corps s’ouvre ou se referme

Lors d’un “oui” social : différencier un “oui mental” d’un “oui incarné”

3.3. Corps et intuition

L’intuition n’est pas magique : elle est souvent le résultat d’une accumulation silencieuse d’informations sensorielles et émotionnelles.

Quand on apprend à les décoder, le corps devient un partenaire de clarté.

Explorations personnelles et pratiques

1. Scanner corporel de décision

Devant un choix :

Ferme les yeux, imagine le scénario A → observe le corps

Idem pour le scénario B→ Lequel amène clarté, détente, présence ? Lequel provoque crispation, agitation, flou ?

2. Journal des micro-décisions

Pendant 5 jours :

Note 3 micro-décisions (ce que tu manges, dis, acceptes…)

Observe le ressenti corporel qui a accompagné ou suivi

Était-il en phase avec la décision ?

3. Rituel de clarification

Chaque matin, 3 min pour poser la question :

« Quel choix corporel ai-je besoin de faire aujourd’hui ? »

Ne cherche pas une réponse mentale. Note le premier élan.

Travail hebdomadaire (1 à 2 h)

Semaine 1

Lecture : extrait ou résumé de L’erreur de Descartes (Damasio) sur les marqueurs somatiques

Semaine 2

Observation : repère une décision que tu regrettes → quel était ton état corporel à ce moment-là ?

L’as-tu ignoré ? Était-il confus ou clair ?

Semaine 3

Expérience : pendant une semaine, ne décide rien sans scanner corporel (respiration, tonus, digestion…)

Semaine 4

Écriture réflexive :

« Ce que mon corps sait, même quand ma tête hésite »

Objectifs d’intégration

Comprendre les bases neurobiologiques de l’intelligence corporelle

Développer une écoute incarnée dans les prises de décision

Expérimenter la fiabilité progressive du ressenti corporel

Reconnecter pensée, émotion et sensation dans une clarté unifiée

———————

MODULE 5 — Agir à partir de soi : vers une écologie psychobiologique

PARTIE I — L’écologie intérieure : un équilibre vivant à entretenir

1.1. Écologie biologique

Le vivant n’est jamais figé : il oscille, ajuste, répond.

De même, ton équilibre psychobiologique n’est pas un état stable, mais une danse adaptative entre :

ton système nerveux,

ton microbiote,

ton système immunitaire,

ton monde relationnel.

Référence : Edgar Morin, La méthode — « le vivant se pense comme système ouvert, régulé, auto-organisé. »

1.2. Ce que « agir à partir de soi » signifie

Agir à partir de soi, c’est :

Ne pas se suradapter aux signaux extérieurs

S’ancrer dans son ressenti corporel

Oser ralentir, ajuster, dire non ou dire oui à partir d’un lieu aligné

C’est moins « décider avec la tête » que s’autoriser à répondre avec tout son organisme.

PARTIE II — Autonomie corporelle et présence consciente

2.1. Devenir autonome dans sa régulation

Tu sais maintenant :

Identifier un déséquilibre (homéostasie)

Lire un signal corporel

Prendre une micro-décision à partir du corps

L’enjeu est de faire de cette régulation une pratique fluide, intégrée à ton quotidien.

2.2. Intelligence incarnée = présence continue

Tu es intelligent dans la mesure où tu te ressens, pas juste où tu réfléchis bien.

Tu es autonome dans la mesure où tu peux revenir à toi, même dans l’intensité.

L’intelligence psychobiologique, c’est savoir quand ton système sature, et choisir de l’écouter avant qu’il n’explose.

PARTIE III — Vers une pratique continue de l’alignement

3.1. Ce que tu peux maintenir après la formation

Ton journal de signaux corporels

Ton scanner décisionnel

Tes pratiques de régulation (respiration, mouvement, auto-contact, alimentation douce)

3.2. La conscience somatique comme boussole

Tu n’as pas besoin de tout comprendre pour écouter.

3.3. Ralentir pour écouter

Ce n’est pas ralentir pour fuir le monde, mais pour revenir à un rythme juste.

Le corps ne demande pas la perfection : il demande l’attention.

Explorations personnelles et pratiques

1. Évaluation de ton écologie interne

Dans quel domaine sens-tu un excès ? Une carence ?

Quelle est ta relation à ton système nerveux en ce moment ?

Te sens-tu en lien avec ton ventre ? Ta respiration ? Ton axe intérieur ?

2. Rituel d’auto-alignement

Crée un rituel simple, à répéter chaque semaine :

Écoute du corps

Respiration lente

Intention posée

Phrase d’ancrage (ex : « Je peux agir sans me trahir. »)

3. Carnet de continuité

Crée un carnet (ou document) avec :

Tes 3 signaux d’alerte

Tes 3 pratiques de retour à l’équilibre

Tes 3 phrases de centrage→ Utilise-le comme boussole post-formation.

Travail hebdomadaire (1 à 2 h)

Semaine 1

Révision libre : relis les modules précédents. Note ce qui t’a marqué, transformé, questionné.

Semaine 2

Choix d’une pratique durable : choisis un seul rituel à maintenir pendant 3 semaines.

Observe : qu’est-ce que ça change ?

Semaine 3

Dialogue écrit

« Ce que mon corps sait désormais » — écris une lettre à ton propre corps comme à un allié.

Semaine 4

Proposition ouverte

Crée ta roue de régulation personnelle (dessin, schéma, carte mentale) :

→ Qu’est-ce qui te ramène à toi, te stabilise, te relie au vivant ?

Objectifs d’intégration

Prendre conscience de l’écologie subtile de ton organisme.

Développer une posture d’ajustement permanent, non-rigide mais ancrée.

Savoir agir depuis un lieu stable, au service de ton intégrité.

Quitter la formation avec des outils durables, incarnés et utilisables dans la durée.

———————

Formation autonome

Psychobiologie : quand le corps pense, quand l’esprit digèreTronc commun - Intention, posture et cadre de la formation

Cette formation explore le lien entre physiologie et psychologie, à la croisée des sciences du vivant, des

neurosciences et de la psychodynamique. Elle s’appuie sur des recherches récentes en neurobiologie,

microbiologie, neuroendocrinologie et psychologie somatique. Chaque mois : 1 journée d'exploration + 1 à

2 h/semaine d'intégration.Module 1 – Le système nerveux autonome et ses langages

Compréhension approfondie du système nerveux autonome (SNA), de la théorie polyvagale de Stephen

Porges, et des langages corporels associés à chaque branche du SNA.Module 2 – Microbiote, émotions et mémoire cellulaire

Étude du microbiote intestinal comme organe neuroactif, de l’axe intestin-cerveau, et de l’impact de la

mémoire corporelle sur l’équilibre émotionnel.Module 3 – Homéostasie et résilience : l’art des équilibres vivants

Exploration des mécanismes de régulation interne, du principe d’homéostasie, de l’allostasie, et de la

résilience psychobiologique.Module 4 – Intelligence corporelle et décisions : penser avec le corps

Intégration des marqueurs somatiques et de l’interoception dans les processus décisionnels ; reliance

entre cognition, émotion et sensation.Module 5 – Agir à partir de soi : vers une écologie psychobiologique

Synthèse finale sur l'autonomie, l’équilibre dynamique, et la création de rituels corporels pour soutenir

l’écologie intérieure au quotidien.

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Carnet de Suivi Personnel

Formation - Psychobiologie : quand le corps pense, quand l’esprit digèreMois 1 - Observation et intégration

1. Ce que j’ai appris ou compris sur mon corps :

2. Les signaux que je repère mieux maintenant :

3. Ce qui me régule le plus efficacement :

4. Ce que je sens en train de changer :

5. Ce que j’aimerais approfondir ou ajuster :Mois 2 - Observation et intégration

1. Ce que j’ai appris ou compris sur mon corps :

2. Les signaux que je repère mieux maintenant :

3. Ce qui me régule le plus efficacement :

4. Ce que je sens en train de changer :

5. Ce que j’aimerais approfondir ou ajuster :Mois 3 - Observation et intégration

1. Ce que j’ai appris ou compris sur mon corps :

2. Les signaux que je repère mieux maintenant :

3. Ce qui me régule le plus efficacement :

4. Ce que je sens en train de changer :

5. Ce que j’aimerais approfondir ou ajuster :Mois 4 - Observation et intégration

1. Ce que j’ai appris ou compris sur mon corps :

2. Les signaux que je repère mieux maintenant :

3. Ce qui me régule le plus efficacement :

4. Ce que je sens en train de changer :

5. Ce que j’aimerais approfondir ou ajuster :

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Journal de Régulation Quotidienne

Suivi des signaux corporels et des ajustements - sur 7 joursJour 1

État général ce matin (physique / émotionnel / digestif) :

Signal(s) corporel(s) repéré(s) dans la journée :

Micro-ajustement(s) appliqué(s) (respiration, alimentation, mouvement, retrait...) :

Évolution ou effet ressenti après régulation :

Note libre ou prise de conscience :Jour 2

État général ce matin (physique / émotionnel / digestif) :

Signal(s) corporel(s) repéré(s) dans la journée :

Micro-ajustement(s) appliqué(s) (respiration, alimentation, mouvement, retrait...) :

Évolution ou effet ressenti après régulation :

Note libre ou prise de conscience :Jour 3

État général ce matin (physique / émotionnel / digestif) :

Signal(s) corporel(s) repéré(s) dans la journée :

Micro-ajustement(s) appliqué(s) (respiration, alimentation, mouvement, retrait...) :

Évolution ou effet ressenti après régulation :

Note libre ou prise de conscience :Jour 4

État général ce matin (physique / émotionnel / digestif) :

Signal(s) corporel(s) repéré(s) dans la journée :

Micro-ajustement(s) appliqué(s) (respiration, alimentation, mouvement, retrait...) :

Évolution ou effet ressenti après régulation :

Note libre ou prise de conscience :Jour 5

État général ce matin (physique / émotionnel / digestif) :

Signal(s) corporel(s) repéré(s) dans la journée :

Micro-ajustement(s) appliqué(s) (respiration, alimentation, mouvement, retrait...) :

Évolution ou effet ressenti après régulation :

Note libre ou prise de conscience :Jour 6

État général ce matin (physique / émotionnel / digestif) :

Signal(s) corporel(s) repéré(s) dans la journée :

Micro-ajustement(s) appliqué(s) (respiration, alimentation, mouvement, retrait...) :

Évolution ou effet ressenti après régulation :

Note libre ou prise de conscience :Jour 7

État général ce matin (physique / émotionnel / digestif) :

Signal(s) corporel(s) repéré(s) dans la journée :

Micro-ajustement(s) appliqué(s) (respiration, alimentation, mouvement, retrait...) :

Évolution ou effet ressenti après régulation :

Note libre ou prise de conscience :

 
 
 

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