Fixer un objectif aligné : entre désir de l’âme et besoin de l’ego
- Roland Constantin
- 27 avr.
- 3 min de lecture
Quand l’élan intérieur se confronte à nos masques
Fixer un objectif, sur le papier, paraît simple.
On se fixe une cible, on trace un plan, on avance.
Et pourtant… combien de projets, d’envies, d’objectifs sont abandonnés en chemin, sans que l’on comprenne vraiment pourquoi ?
La vérité, c’est que tous les objectifs ne se valent pas.
Certains résonnent profondément. D’autres sonnent faux, même s’ils brillent en apparence.
Entre le désir authentique de notre être profond et les besoins plus immédiats de notre ego, la frontière est parfois difficile à tracer.
Et pourtant, c’est cette distinction qui fait toute la différence entre un projet porteur et une course vide de sens.
L’ego : besoin de reconnaissance et de contrôle
L’ego n’est pas notre ennemi.
Il est une partie de nous, indispensable pour exister dans le monde, pour nous protéger, pour interagir.
Mais l’ego cherche souvent à répondre à des besoins de reconnaissance, de sécurité, d’identité sociale.
Quand un objectif est fixé principalement sous l’influence de l’ego, il peut prendre des formes comme :
• Vouloir prouver quelque chose (à soi-même ou aux autres),
• Chercher une validation extérieure (statut, admiration, pouvoir),
• Répondre à une peur (peur de l’échec, de l’oubli, du rejet).
Le problème, ce n’est pas d’avoir un ego.
Le problème, c’est de laisser l’ego fixer seul la direction, sans écouter ce qui, en nous, aspire à autre chose.
Le désir de l’âme : élan d’accomplissement intérieur
À l’opposé, le désir de l’âme ne cherche pas à prouver, ni à conquérir.
Il est une impulsion plus discrète, mais plus stable.
Il nous parle d’alignement, d’expression authentique, de contribution, parfois même de dépassement de soi.
Un objectif aligné avec cette dimension intérieure a souvent des signes particuliers :
• Il nourrit un sentiment de paix, même dans l’effort,
• Il reste motivant, même en l’absence de reconnaissance extérieure,
• Il semble juste, même s’il est difficile ou incertain.
Le désir de l’âme n’est pas bruyant.
Il murmure.
Encore faut-il apprendre à l’écouter.
Comment distinguer l’élan de l’âme du besoin de l’ego ?
Quelques questions simples, mais profondes, peuvent nous aider à clarifier l’origine de nos objectifs :
• Si personne ne le savait, voudrais-je encore le faire ?
• Qu’est-ce que cet objectif nourrit en moi : une peur ou une envie d’être pleinement vivant ?
• Est-ce que je me sens plus libre ou plus dépendant en poursuivant cette direction ?
Ces questions ne jugent pas.
Elles invitent à un dialogue honnête avec soi-même.
Pas pour supprimer l’ego, mais pour le remettre à sa juste place : celle d’un allié, pas d’un maître.
Fixer un objectif aligné : une démarche de maturité intérieure
Fixer un objectif aligné ne signifie pas renoncer à toute ambition.
Cela signifie que l’ambition elle-même est reliée à quelque chose de plus grand que la simple réussite.
Un objectif aligné :
• Fait grandir,
• Relie,
• Donne du sens, au-delà du résultat.
Cela demande parfois de ralentir avant de se lancer.
De prendre le temps d’écouter l’intuition, le corps, la joie profonde (et pas seulement l’enthousiasme de surface).
Cela demande de cultiver une écoute intérieure sincère, sans précipitation.
Ce que j’en retiens
Un objectif aligné n’est pas celui qui paraît le plus impressionnant.
C’est celui qui nous ressemble, qui parle à la part de nous qui n’a rien à prouver.
C’est celui qui nous rend plus vivants, plus présents à nous-mêmes et au monde.
Fixer un tel objectif n’est pas une stratégie.
C’est un choix de maturité.
Un acte de fidélité envers soi-même.
Références pour aller plus loin
• Dethlefsen, T., & Dahlke, R. (1983). The Healing Power of Illness (réflexions sur l’ego et l’âme).
• Assagioli, R. (1965). Psychosynthesis: A Manual of Principles and Techniques (concept de volonté alignée).
• Tolle, E. (1997). The Power of Now (distinction entre ego mental et être profond).
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