top of page

Accompagner ou intervenir ? Deux logiques à distinguer

Accompagner ou intervenir ? Deux logiques à distinguer

 

Dans le champ de l’accompagnement, les intentions peuvent sembler similaires, mais les postures sous-jacentes diffèrent profondément. Entre intervenir pour corriger et accompagner pour construire, une ligne de fracture se dessine. Elle n’est pas toujours visible à première vue, mais elle détermine pourtant la qualité, la durabilité et la pertinence du changement engagé.

 

Intervenir, c’est souvent chercher à supprimer un symptôme, à corriger un comportement, à apporter une solution depuis l’extérieur. Cette approche peut être efficace à court terme, notamment dans les contextes d’urgence, mais elle tend à créer une forme de dépendance ou à générer de la résistance lorsqu’elle ne laisse pas la personne s’approprier le mouvement.

 

Accompagner, au contraire, suppose une attention au rythme propre de la personne, à sa capacité à comprendre ce qui se joue, à mobiliser ses propres ressources et à co-créer un chemin. Il s’agit moins de faire pour l’autre que de lui permettre de faire, avec lui, à son rythme, à partir de ses représentations, de ses valeurs, de son environnement.

 

Cette logique mobilise une autre temporalité, un autre rapport à la responsabilité, et surtout une autre conception du pouvoir d’agir. Elle suppose que le changement réellement transformateur ne peut être imposé, mais qu’il peut être accompagné, soutenu, rendu possible. Ce changement est rarement linéaire. Il traverse des zones de flou, de doute, de recul parfois. C’est précisément dans ces zones que se loge la nécessité d’un accompagnement respectueux, non prescriptif, mais structurant.

 

Je propose d’explorer cette approche en profondeur. Il ne s’agit pas de rejeter les interventions ponctuelles ou directes lorsqu’elles sont justifiées, mais de mettre en lumière les fondements théoriques, psychologiques et pratiques d’un accompagnement orienté vers la co-construction de transformations durables. C’est une posture, mais aussi un choix éthique, qui engage à respecter l’intégrité de l’autre, tout en offrant un cadre exigeant et porteur.

 

Chapitre 1 – Les effets délétères des interventions brutales ou normatives

Lorsqu’une intervention vise à imposer un changement sans passer par un processus d’appropriation, elle engendre souvent des effets contre-productifs. Ces effets ne sont pas toujours visibles immédiatement. Ils se manifestent parfois à travers des comportements d’évitement, de sabotage inconscient, ou une acceptation de façade suivie d’un retour aux anciens fonctionnements dès que l’encadrement se relâche. Ce phénomène a été largement documenté dans les approches systémiques et les recherches en psychologie de la motivation.

 

 

1.1 - Le sentiment de dépossession

Quand la solution vient de l’extérieur, sans que la personne ait été impliquée dans son élaboration, elle peut la percevoir comme une intrusion dans son espace d’autonomie. Même si la solution semble objectivement adaptée, elle est vécue comme étrangère. Cette sensation de dépossession altère le lien de confiance, tant avec la personne qui accompagne qu’avec la démarche elle-même. On observe alors des réactions de retrait, de résistance passive, voire de régression dans certains cas.

 

Exemple : Un adolescent en décrochage scolaire reçoit un programme de remédiation très structuré, pensé sans lui. Il exécute les tâches proposées, mais sans engagement réel. En apparence, il coopère. En réalité, il attend simplement que cela passe. À terme, le découragement s’installe, et l’échec est attribué à un manque de volonté, alors qu’il s’agissait d’un défaut d’adhésion.

 

1.2 - La menace sur l’image de soi

Les interventions correctives directes peuvent également menacer l’image de soi. Être aidé, parfois, peut être interprété comme un aveu d’incompétence. Si l’accompagnement ne prend pas en compte cette dimension identitaire, il risque de renforcer la honte, la défiance ou le besoin de protection. Ces réactions émotionnelles sont souvent silencieuses, mais elles freinent l’engagement.

 

Exemple : Un salarié en difficulté reçoit une série de conseils pratiques pour améliorer sa gestion du temps. Il les applique à contrecœur, mais se sent infantilisé. Plutôt que de renforcer son sentiment de compétence, l’aide reçue creuse un sentiment de dépendance.

 

1.3 - Les dynamiques d’opposition

Les injonctions, mêmes bienveillantes, activent souvent des dynamiques d’opposition. Ce phénomène est bien connu en psychologie sous le nom de réactance. Lorsqu’une personne sent que sa liberté de choix est menacée, elle peut rejeter l’action même qui aurait pu lui être utile. La posture normative provoque alors un refus de coopérer, parfois même à l’insu de la personne elle-même.

 

Exemple : Une personne accompagnée est invitée à pratiquer une technique de respiration pour calmer son anxiété. Le ton prescriptif de l’accompagnant la met sur la défensive. Non seulement elle ne s’engage pas dans l’exercice, mais elle développe une méfiance vis-à-vis de toute proposition future.

 

1.4 - Des résultats fragiles et peu transférables

Enfin, les effets des interventions brutales sont souvent superficiels. Ils modifient un comportement, mais pas le système de représentation sous-jacent. Le changement reste fragile, dépendant du cadre ou de la personne qui l’a imposé. Il ne se généralise pas à d’autres situations et s’efface dès que la contrainte disparaît.

 

Chapitre 2 – La transformation durable : processus, ancrage, autonomie

Si l’objectif d’un accompagnement est de permettre un véritable changement de posture, de regard ou d’habitudes, alors il ne peut se réduire à un transfert de techniques ou à une application ponctuelle de solutions. Ce qui rend un changement durable, ce n’est pas sa conformité aux attentes extérieures, mais sa capacité à faire sens, à être intégré, et à s’auto-entretenir dans la vie de la personne.

 

2.1 - Le changement comme processus et non comme événement

Les recherches en psychologie du changement (Prochaska & DiClemente, 1983) ont mis en lumière que les transformations durables suivent une dynamique en plusieurs étapes : pré-contemplation, contemplation, préparation, action, puis maintien. Vouloir aller trop vite vers l’action sans avoir laissé la personne cheminer dans les étapes précédentes revient à poser un acte sans racines.

 

Exemple : Une personne souhaite modifier son alimentation pour raisons de santé. Si elle passe directement à un régime prescrit sans avoir exploré ses habitudes, ses besoins affectifs liés à la nourriture, ou ses freins inconscients, le changement a peu de chances de se maintenir au-delà de quelques semaines.

 

2.2 - L’ancrage par la cohérence interne

Un changement ne devient stable que lorsqu’il entre en résonance avec les valeurs personnelles, les aspirations profondes et la représentation que la personne a d’elle-même. C’est ce que Carl Rogers appelait la " congruence ", condition essentielle pour qu’un changement soit vécu comme aligné et non comme imposé.

 

L’ancrage se construit aussi par la répétition contextualisée. La neuroscience confirme que de nouvelles habitudes nécessitent du temps, de la régularité et des conditions émotionnelles favorables pour créer de nouvelles connexions synaptiques (Hebb, 1949 ; Duhigg, 2012).

 

Exemple : Un adulte en reconversion professionnelle découvre qu’il souhaite travailler dans un métier plus créatif. Plutôt que de changer brusquement d’environnement, il commence par tester ses compétences sur de petits projets, ce qui lui permet de valider son choix, de renforcer sa confiance, et de ne pas couper brutalement avec ses repères.

 

2.3 - L’autonomie comme indicateur de durabilité

Un accompagnement réussi est un accompagnement qui finit. C’est-à-dire un processus qui rend progressivement la personne autonome dans sa capacité à réfléchir, à décider et à ajuster ses comportements sans dépendre d’un guide extérieur. Cette autonomie ne signifie pas l’absence de vulnérabilité, mais la capacité à s’appuyer sur des ressources internes activées, consolidées et clarifiées.

 

Albert Bandura (1986), avec sa théorie de l’auto-efficacité, a montré que la perception de sa propre capacité à agir est plus déterminante que les compétences réelles elles-mêmes. Développer cette perception nécessite un accompagnement soutenant, mais jamais directif.

 

Exemple : Une étudiante accompagnée dans la gestion du stress devant les examens apprend non seulement des techniques, mais surtout à reconnaître ses signaux internes, à se faire confiance, à ajuster son rythme. Ce qui reste après l’accompagnement, c’est moins l’outil que la capacité à s’auto-réguler.

 

La transformation durable n’est pas une conséquence automatique du temps qui passe ni d’une succession d’étapes rigides. Elle émerge d’un processus vivant, fait d’essais, de reculs, de reprises, soutenu par une relation d’accompagnement respectueuse, incarnée et sécurisante. Le chapitre suivant posera les bases scientifiques et conceptuelles de la co-construction comme moteur de ce processus.

 

Chapitre 3 – Co-construction et pouvoir d’agir : les fondements scientifiques

La co-construction n’est pas une simple méthode douce ou une manière de " faire participer " la personne accompagnée. C’est une posture profondément ancrée dans une conception du développement humain fondée sur la reconnaissance mutuelle, l’écoute active, et le respect des dynamiques d’appropriation. Elle prend racine dans des champs aussi divers que la psychologie sociale, la sociologie critique, les théories de l’apprentissage, et les approches humanistes de l’accompagnement.

 

3.1 - Du pouvoir sur au pouvoir d’agir

Issu des travaux d’Alain Touraine et prolongé par des auteurs comme Yann Le Bossé, le concept de pouvoir d’agir (empowerment en anglais) désigne la capacité d’un individu à influencer activement les conditions de sa propre vie. Cette capacité n’est pas un état stable, mais un processus évolutif, qui se renforce dans des contextes de confiance et de reconnaissance.

 

La co-construction devient alors un levier pour restaurer ce pouvoir d’agir, surtout dans les situations où il a été érodé par l’exclusion, la norme ou la répétition de l’échec.

 

Exemple : Une personne au chômage de longue durée ne retrouve pas sa place sur le marché du travail simplement parce qu’on l’aide à refaire un CV. Ce qui fait souvent la différence, c’est un accompagnement où elle redonne sens à son parcours, choisit ses priorités et participe activement aux stratégies mises en œuvre.

 

3.2 - Apprendre en dialoguant : les apports de Vygotski

Lev Vygotski, psychologue soviétique du début du XXe siècle, a posé les bases d’une pédagogie du développement par l’interaction. Il introduit notamment la notion de zone proximale de développement, espace dans lequel une personne peut accomplir une tâche avec l’aide d’un autre, mais pas encore seule. Dans cette perspective, l’accompagnant n’est pas celui qui montre, mais celui qui soutient l’émergence de la compétence.

 

Co-construire, c’est précisément cela : ne pas faire à la place, ne pas imposer, mais soutenir activement l’appropriation, par le questionnement, l’encouragement, la reformulation, la mise en lumière de ressources oubliées.

 

3.3 - Reconnaissance et transformation : les apports de Honneth

Axel Honneth, philosophe allemand, a théorisé l’idée selon laquelle la reconnaissance mutuelle est le fondement de toute transformation personnelle et sociale. Selon lui, ce n’est que dans un espace relationnel où l’individu se sent reconnu dans sa dignité, sa capacité et son histoire, qu’il peut réellement évoluer.

 

L’accompagnement qui co-construit donne donc à la personne un espace où elle peut exister pleinement, dans ses ressources autant que dans ses fragilités, sans devoir se conformer à une norme extérieure. C’est cette reconnaissance qui active l’élan d’évolution.

 

3.4 - Posture, alliance et cadre : un triptyque essentiel

La co-construction repose enfin sur trois éléments que de nombreux auteurs (Cifali, Carl Rogers, Jacques Ardoino) identifient comme essentiels dans toute relation d’accompagnement :

 

  • une posture d’humilité, de présence et d’ouverture,

  • une alliance solide, fondée sur la confiance et la clarté,

  • un cadre suffisamment sécurisant pour autoriser l’exploration et la créativité.

 

C’est dans cet espace balisé mais vivant que peut émerger la véritable transformation.

 

Co-construire, ce n’est pas simplement " demander l’avis " de la personne. C’est reconnaître en elle un sujet compétent, même si ses compétences ne sont pas encore mobilisées. Le chapitre suivant approfondira concrètement la manière dont cette posture se traduit dans les accompagnements : les conditions, les outils, les attitudes clés.

 

Chapitre 4 – Mettre en œuvre la co-construction : conditions, outils, postures

Co-construire suppose des intentions claires, mais surtout des modalités concrètes d’action. Ce chapitre explore les conditions favorables, les outils pertinents et les postures professionnelles qui permettent d’incarner, dans la pratique, une approche authentiquement co-constructive. Il ne s’agit pas d’un catalogue de techniques, mais d’un ancrage éthique et méthodologique dans l’alliance entre accompagnant et accompagné.

 

4.1 - Les conditions de la co-construction

Pour qu’un processus de co-construction soit possible, trois conditions sont particulièrement essentielles :

 

  • Un cadre explicite et évolutif


    Le cadre est posé par l’accompagnant mais doit pouvoir être négocié et réajusté. Il inclut la fréquence des rencontres, la confidentialité, les objectifs de départ, mais aussi la possibilité de modifier ceux-ci au fil du cheminement. Un cadre rigide entrave la co-construction ; un cadre flottant empêche la sécurité. La tension dynamique entre les deux est le lieu du travail.

  • Une relation asymétrique mais égalitaire en dignité


    L’accompagnant possède des compétences spécifiques (écoute, questionnement, modélisation du changement), mais la personne accompagnée est experte de sa propre vie. La co-construction ne peut exister que si cette reconnaissance mutuelle est réelle et vécue. Comme le résume Vincent Lenhardt : "le coach est responsable du processus, le client du contenu."

  • Un climat de confiance et de non-jugement


    Inspiré des travaux de Carl Rogers, ce climat repose sur l’authenticité, l’acceptation inconditionnelle et l’empathie. Sans cela, la personne peut difficilement s’engager dans un processus de mise à plat de ses schémas, de ses freins ou de ses aspirations profondes.

 

4.2 - Des outils au service d’une démarche, non d’une méthode figée

Plusieurs outils peuvent favoriser la co-construction. Ils ne sont pas magiques en eux-mêmes, mais doivent être utilisés avec discernement et dans une posture d’ouverture.

 

  • L’écoute active et le questionnement maïeutique


    Ces techniques visent moins à obtenir des réponses qu’à permettre à la personne de se formuler elle-même des questions structurantes. Elles relèvent de la philosophie socratique : faire accoucher les idées, non les imposer.

  • Les cartes de vie, les lignes de temps, les génogrammes professionnels


    Utilisés en coaching ou en thérapie narrative, ces outils permettent de visualiser un parcours, d’y repérer des motifs, des loyautés invisibles, des bifurcations non choisies, et d’en tirer une lecture qui ouvre de nouveaux possibles.

  • Les outils de projection


    Images, objets, métaphores, personnages… facilitent l’émergence de représentations internes souvent inconscientes ou implicites. Ils sont précieux notamment avec des personnes ayant du mal à verbaliser.

  • Le contrat d’accompagnement souple


    Poser ensemble des objectifs, des indicateurs de progression, tout en laissant place à l’évolution du cheminement. Cela permet de créer une dynamique de responsabilisation sans rigidité.

 

4.3 - La posture du professionnel : entre présence, exigence et retrait

La co-construction demande à l’accompagnant une posture spécifique, qui peut parfois sembler paradoxale :

 

  • Être présent sans être intrusif


    Savoir se taire quand le silence est fécond, et parler quand une parole est attendue. Ne pas combler mais contenir.

  • Être exigeant sans être rigide


    Offrir un cadre structurant, demander des engagements clairs, tout en laissant la personne définir ce qui est bon pour elle.

  • Être orienté solution sans renier la complexité


    S’intéresser à ce qui fonctionne déjà, aux ressources, aux petits pas, sans fuir les zones d’ombre ou de tension.

 

Exemple : Un adolescent en rupture scolaire peut être accompagné par un éducateur dans la reconstruction d’un projet professionnel. Ce dernier ne propose pas un métier ni une formation, mais aide le jeune à repérer ce qu’il aime, ce qui a du sens pour lui, ce dans quoi il s’investit spontanément. Puis ensemble, ils cherchent comment transformer cela en parcours réaliste.

 

Le chapitre suivant viendra élargir la réflexion : pourquoi cette approche est-elle particulièrement adaptée aux contextes de changement long, profond et parfois instable ? Comment favorise-t-elle une transformation durable plutôt qu’un simple ajustement temporaire ?

 

Chapitre 5 – Co-construire pour durer : l’ancrage dans le temps et les cycles de transformation

Si la co-construction produit des effets durables, ce n’est ni par magie, ni par hasard. C’est parce qu’elle épouse la réalité du changement humain : non linéaire, souvent cyclique, toujours influencée par le contexte, les ressources internes et les interactions sociales. Elle s’inscrit dans une temporalité longue, respectueuse des rythmes d’intégration, des rechutes temporaires, et des reprises nécessaires.

 

5.1 - Le changement réel prend du temps

Les théories du changement, notamment celle de James Prochaska et Carlo DiClemente (modèle transthéorique), mettent en évidence plusieurs étapes : la pré-contemplation, la contemplation, la décision, l’action, le maintien… et parfois la rechute. Une posture de co-construction reconnaît cela sans le dramatiser.

 

Un changement qui tient dans le temps est rarement celui qui a été imposé dans une phase d’urgence, mais celui qui a été mûri, approprié, ajusté.

 

Exemple : une personne souffrant de surcharge émotionnelle au travail peut avoir besoin de plusieurs mois pour comprendre ses mécanismes de surinvestissement, identifier ses croyances, expérimenter de nouveaux comportements… Un accompagnement centré sur la co-construction permet cela, sans précipitation.

 

5.2 - Des transformations profondes, pas des ajustements de surface

La co-construction, en tant qu’approche, s’intéresse à l’identité, aux valeurs, au sens. Elle ne propose pas de simples "stratégies comportementales", mais permet une transformation identitaire progressive.

 

  • Transformations durables : elles reposent sur un travail en profondeur, sur la réorganisation de représentations internes, la redéfinition de priorités, l’ajustement des modes de relation à soi et aux autres.

  • Changement de paradigme : dans certains cas, il ne s’agit plus seulement d’atteindre un objectif (par exemple, ne plus avoir d’anxiété), mais de réinventer son rapport à l’émotion, au corps, au temps, à la vulnérabilité.

 

5.3 - La spirale de l’intégration

Inspirée des travaux en pédagogie (Kolb, Vygotski) et en développement personnel (Hudson, Bateson), l’idée de spirale décrit un processus dans lequel la personne revient sur certains points à des niveaux différents de conscience ou de maîtrise.

  • Un sujet peut être "travaillé" plusieurs fois, à des moments différents, mais jamais exactement de la même manière.

  • La répétition n’est pas un échec, c’est une forme de consolidation.

 

Illustration : un adulte en reconversion professionnelle peut explorer à plusieurs reprises la question de sa valeur personnelle. Au début, cela prend la forme d’un doute (" suis-je légitime ? "), puis d’un besoin de reconnaissance, enfin d’un ancrage (" je n’ai pas besoin de prouver, je peux juste être ").

 

5.4 - La co-construction comme alliance contre l’érosion du changement

Dans de nombreux contextes (coaching, insertion, soin, entreprise), des changements rapides sont souvent réclamés. Mais sans un ancrage profond, ces changements s’érodent avec le temps.

 

La co-construction, en favorisant l’appropriation, la prise de conscience, le lien au sens personnel, agit comme un antidote à cette érosion.

 

Elle n’accélère pas artificiellement le processus : elle l’enracine.

 

Réflexion de fin

Accompagner dans une logique de co-construction, c’est choisir de faire confiance à la capacité des personnes à évoluer dès lors qu’elles sont accueillies, respectées et soutenues dans leur cheminement. C’est renoncer à l’illusion d’efficacité immédiate pour miser sur la profondeur. C’est aussi un engagement : celui de créer, dans chaque lien, un espace de liberté, d’exigence douce, et d’écoute réelle. Là où se déposent les résistances, surgit souvent ce qui attendait d’émerger.

 

 
 
 

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page